EN BREF
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Le Label Bas-Carbone (LBC), créé en 2018 par le Ministère de la Transition Écologique, sert à financer des projets favorables au climat principalement dans les secteurs agricole et forestier. Avec 1 685 projets validés représentant un impact potentiel d’environ 6,41 MtCO2eq, le LBC illustre une dynamique croissante, notamment grâce au reboisement et à des pratiques agricoles durables.
Une étude récente évalue l’efficacité de ce dispositif, ses réussites ainsi que ses limites, et prépare une révision prévue entre 2024 et 2025 pour renforcer la robustesse et la transparence des méthodes d’évaluation. Bien que le LBC ait mobilisé un large éventail d’acteurs, il doit également faire face à des défis à l’échelle internationale et à une demande de financement de plus en plus complexe.
Les financements viennent majoritairement du secteur privé avec un prix du carbone plus élevé que le marché international. Avec des perspectives d’amélioration, le LBC continue d’évoluer pour augmenter son impact sur la transition écologique en France.
Créé en 2018, le Label Bas-Carbone (LBC) a été conçu pour soutenir des projets ayant un impact positif sur le climat en France. Porté par le Ministère de la Transition Écologique, ce label a pour but de certifier et de financer des initiatives sur le terrain, principalement dans les secteurs agricole et forestier. Après six ans d’existence, il est crucial d’évaluer les résultats obtenus, les améliorations à apporter ainsi que les perspectives d’avenir pour cette initiative incontournable dans la lutte contre le changement climatique. Cet article mettra en lumière les succès et les limites du LBC tout en proposant des pistes de réflexion pour renforcer sa portée.
Contexte de Création du Label Bas-Carbone
Le Label Bas-Carbone a vu le jour dans un contexte où la conscience écologique grandissait en France et à l’échelle internationale. Avec l’augmentation des émissions de carbone et l’urgence climatique, il devenait nécessaire de développer des mécanismes de financement qui encouragent la transition écologique. Le LBC, en facilitant le financement de projets innovants, répond à cet impératif tout en intégrant des principes de durabilité et d’impact mesurable.
Les Principales Fonctionnalités du Label Bas-Carbone
Le Label Bas-Carbone certifie les projets qui respectent des critères stricts permettant d’évaluer leur impact environnemental. Parmi ces critères, on retrouve l’additionnalité, c’est-à-dire que les projets doivent démontrer qu’ils n’auraient pas eu lieu sans le soutien du label. De plus, chacun des projets doit également respecter des standards d’intégrité environnementale.
Mesure et Évaluation des Projets
La mesure de l’impact carbone est l’un des piliers du LBC. Les projets validés sont accompagnés d’un suivi de leurs résultats, qui permettra d’ajuster les évaluations tous les cinq ans. À la date de mars 2025, le LBC comptait 1 685 projets validés, représentant un impact potentiel de 6,41 MtCO2eq. Cette évolution indique une tendance à la hausse, avec un doublement du volume d’émissions potentiels validés entre 2023 et 2024.
Les Projets Validés : Répartition et Impacts
Les projets labellisés se répartissent principalement dans deux grandes zones d’activité : l’agriculture et la forêt. Le LBC favorise des pratiques telles que le boisement et la reconstitution des forêts dégradées dans le secteur forestier, tout en soutenant les pratiques bas-carbone en élevage bovin et en grandes cultures pour le secteur agricole. Ces initiatives contribuent à améliorer la qualité des sols et à renforcer la biodiversité.
Impact et Limites des Projets Forestiers
Les projets forestiers soutenus par le LBC visent une récupération du potentiel écologique des espaces naturels. En examinant les données des 1 200 projets forestiers, on observe que plus de 12 000 hectares sont couverts, produisant environ 3,3 MtCO2 potentiels. Toutefois, il reste des préoccupations concernant la diversification des essences plantées, car une minorité de projets ne respecte pas encore les recommandations en matière de diversité.
Impact des Projets Agricoles
D’un autre côté, les projets liés à l’agriculture ont démontré une capacité à mobiliser des exploitations par le biais d’approches collectives. En moyenne, ces projets engagent 3 500 exploitations qui mettent en place des pratiques telles que l’introduction de légumineuses dans les cultures. L’impact moyen des projets agricoles s’élève à environ 1 tCO2/ha/an. Cependant, les méthodes de quantification de cet impact méritent encore des améliorations.
Financement et Dynamique de Marché
Le financement des projets labellisés est principalement assuré par des entreprises privées qui cherchent à compenser leurs émissions de carbone. En effet, les entreprises françaises investissent en moyenne 35 €/tCO2, un prix significativement plus élevé que celui du marché international. Le LBC se distingue dans un contexte de baisse des marchés volontaires en offrant une crédibilité qui attire les investisseurs.
Perspectives de Financement
La demande pour des projets labellisés s’est accrue depuis la mise en place de la loi Climat et Résilience, introduisant des exigences réglementaires pour certaines industries, comme celle des compagnies aériennes. Cette situation a structuré le marché, augmentant ainsi le préfinancement de projets.
Défis et Améliorations à Apporter
Malgré les succès, le LBC est confronté à plusieurs défis qui nécessitent d’être abordés. Parmi eux figure la question des audits indépendants qui, à partir de 2025, devront être réalisés pour vérifies les impacts GES potentiels contre des impacts vérifiés. Cette démarche est essentielle pour maintenir la confiance dans le système.
Renforcer la Gouvernance et Transparence
La gouvernance du LBC, bien qu’ouverte, présente des limites qu’il convient d’améliorer. La transparence autour des processus d’instruction des projets, ainsi que la publication de données pertinentes, est nécessaire. L’idée d’un « comité des usagers » pourrait également donner plus de voix aux parties-prenantes du secteur.
Nouvelles Perspectives pour le Label Bas-Carbone
Les années à venir offriront de nouvelles perspectives pour le Label Bas-Carbone. Il est impératif que les méthodes d’évaluation soient continuellement adaptées aux avancées scientifiques et aux retours d’expériences des projets. Parallèlement, l’internationalisation du label pourrait le positionner comme un standard de mesure d’impact reconnu au-delà des frontières françaises.
Vers une Accréditation Internationale
Pour répondre à la dynamique mondiale et à la pression croissante pour des engagements climatiques, une reconnaissance hors de France est nécessaire. Cela pourrait passer par des accréditations par des méta-standards internationaux, garantissant ainsi la qualité des projets labellisés tout en renforçant leur attractivité.
Le Label Bas-Carbone représente une avancée considérable dans la lutte contre le changement climatique en France. Son bilan, après six années, illustre à la fois des réussites et des domaines d’amélioration, offrant une base solide pour construire l’avenir. Les efforts continus d’amélioration, de gouvernance transparente et d’internationalisation aideront à renforcer son impact et sa pertinence dans les années à venir.

Témoignages sur le Label Bas-Carbone : Bilan et Perspectives Après Six Années d’Engagement Écologique
Anne Lefevre, agricultrice engagée : « Depuis que j’ai participé à un projet sous le Label Bas-Carbone, j’ai pu constater un changement significatif dans mes pratiques agricoles. Ce label m’a permis de diversifier mes cultures et de mettre en œuvre des techniques durables. Je ressens une plus grande responsabilité vis-à-vis de l’environnement et je suis fière d’apporter ma pierre à l’édifice de la transition écologique. »
Philippe Martin, responsable d’une pépinière : « Le Label Bas-Carbone m’a offert l’opportunité de financer des projets de reboisement à petite échelle. Grâce à cette initiative, nous avons pu restaurer des hectares de forêts dégradées. Ce qui est vraiment gratifiant, c’est de voir ces jeunes arbres grandir et savoir qu’ils contribueront à capturer du carbone dans les années à venir. »
Élodie Durand, écologue : « Travaillant directement avec le ministère sur l’évaluation de l’impact du Label Bas-Carbone, je peux affirmer que ce dispositif a véritablement mobilisé un réseau d’acteurs variés dans la lutte contre le changement climatique. Cependant, il reste essentiel d’améliorer la transparence autour de la quantification des émissions et d’encourager un plus grand nombre de projets dans des régions moins accessibles. »
Jacques Bernard, membre d’une coopérative agricole : « La mise en œuvre de projets sous le Label Bas-Carbone a incité notre coopérative à adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Nous avons introduit des techniques telles que la rotation des cultures et l’utilisation de couverts végétaux. Toutefois, nous devons encore surmonter des obstacles réglementaires qui compliquent l’accès à ces financements. »
Sophie Clerc, investisseuse verte : « En tant qu’investisseuse, le Label Bas-Carbone représente pour moi une opportunité de financer des projets à fort impact environnemental tout en garantissant un retour sur investissement. Les entreprises s’engagent de plus en plus dans des pratiques durables, et les projets financés par le LBC sont des exemples à suivre. »
Lucie Fournier, responsable RSE d’une entreprise : « Grâce au Label Bas-Carbone, nous avons pu compenser une partie de nos émissions en soutenant des projets locaux. Cela nous a permis d’affermir notre position sur le marché tout en concrétisant nos engagements en matière de responsabilité sociétale. La valeur ajoutée est indéniable pour notre réputation. »
Jean-Claude Dupuis, urbaniste : « Le Label Bas-Carbone devrait également se pencher sur l’urbanisme durable. Les villes doivent s’impliquer davantage dans la réduction de leur empreinte carbone. Je suis convaincu que si des projets urbains étaient intégrés au label, ils pourraient générer de nouvelles dynamiques et contribuer significativement à l’impact climatique positif. »